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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/209

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— Bah ! êtes-vous leste ? demanda le cornac.

— Je vous entends, dit Eugène. Dites à Roméo de lever le pied.

L’intelligente bête se prêta si bien au commandement du cornac, qu’après avoir levé son pied droit sur lequel l’ouvrier monta, elle l’aida de sa trompe à grimper à son cou, d’où Eugène se glissa plus facilement sur les coussins du siége.

« Et Stéphane ? demanda Arkadi.

— Il court sur un poney, répondit Eugène. À propos, monsieur, j’ai laissé au palefrenier le pardessus de votre cousin, qui me le donnait à garder comme à un domestique.

— Ça n’est pas une exception en votre faveur, dit Arkadi. Il se ferait servir par le soleil et la lune, si l’un et l’autre consentaient à lui obéir. » Puis, emporté malgré lui par son naturel moqueur, il ajouta : « Vous lui avez répondu fièrement : « Je ne suis qu’au service de M. Jules Guillet, et ne reçois d’ordres que de lui… »

Jules secoua vivement le bras d’Arkadi : « Pas du tout, monsieur, Eugène n’est au service de personne ; il perd une journée de travail pour me promener, et la seule chose que papa puisse lui faire accepter quand il m’amène ici mes jours de sortie, c’est à dîner avec nous le soir.

« Oh ! oh ! à dîner chez M. Guillet ! dit Arkadi d’un ton plaisamment solennel.