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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/241

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— Moi je n’y fais pas tant de façon, dit Prosper. J’ai du chagrin à vous quitter tous.

Mais j’irai vous voir, reprit Tada-Yoci.

— Et moi aussi ! dit vivement Stéphane.

— Je suis content qu’il y ait un écho de ce côté-là, dit Arkadi. Bravo, Stéphane ! »

Un incident délicat faillit gâter l’effusion du départ. Le comte voulut glisser dans la main de Mme Bouchut un portefeuille contenant quelques billets de banque. La passementière, qui s’était jusque-là confondue en remercîments pour les soins donnés à son fils, rougit beaucoup et refusa net.

« C’est très-bien, la mère, dit Prosper Bouchut en embrassant la brave femme, et monsieur doit le comprendre.

— Soit, dit le comte ; c’est mieux en effet ainsi pour vous, mes amis, sinon pour moi. »

Cette dignité confondit la comtesse, qui s’émerveilla également lorsque Stéphane, après avoir conduit Prosper jusqu’à la grille de la cour, jeta ses bras autour du cou de l’apprenti et l’embrassa sur les deux joues.

« Qu’y a-t-il donc ? lui demanda-t-elle quand il fut rentré au salon.

— Ce qu’il y a ? dit Arkadi. On ne me l’a pas confié, mais depuis quelques jours je sens par ici comme une odeur d’abdication. Je crois pouvoir vous annoncer la déchéance de Sa Majesté le petit Roi.