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Page:Blandy - Le Petit Roi.djvu/88

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Restée en arrière avec Arkadi, Mlle Mertaud profita de cette occasion pour lui dire :

« Ne reprenez plus votre cousin, je vous en prie, mon enfant. Vous ne savez pas le faire avec mesure, et alors même que dans le fond vous avez raison, vous finissez par vous donner tort dans la forme. Vous feriez croire que chaque sottise qu’il commet vous réjouit, parce qu’elle vous donne un sujet de critique. À la longue, un tel penchant pourrait donner une mauvaise idée de votre cœur.

— C’est étonnant comme vous avez raison, mademoiselle, répondit spontanément Arkadi. Je suis au fond aussi coupable du plat cassé que Stéphane. Soyez sûre que je tâcherai de me corriger. »

Le cocher Grigori était descendu de son siége et causait avec une femme couverte de pauvres vêtements, rapiécés en vingt endroits, qui tenait un petit enfant dans ses bras et, près de sa jupe, une petite fille d’aspect souffreteux. Quand ses maîtres sortirent du magasin, il fit un signe à son interlocutrice qui, au lieu de leur demander l’aumône comme Suzanne s’y attendait, tenta de s’éloigner à grands pas en entraînant la petite fille qu’elle avait prise par la main. Mais l’enfant, qui marchait encore mal, tomba sur une brique mal jointe du trottoir. La femme se tourna pour la relever, et Arkadi qui aidait Suzanne à monter en voiture, s’écria : « Axinia ! »

La pauvre femme vint à lui en baissant la tête pour