en silence, avec un sourire triste sur les lèvres.
Elle laissa se calmer les spasmes nerveux qui secouaient la poitrine oppressée de son amie ; elle savait qu’aucune consolation ne peut adoucir ces cruelles luttes : elle resta seulement auprès de Paule en lui pressant les mains pour lui faire sentir sa sympathie.
— J’ai honte de moi-même ! dit Paule en cachant sa figure sur l’épaule de Suzanne.
— Écoutez-moi, lui répondit celle-ci doucement. Vous vous remettiez entièrement à mon amitié tout à l’heure ; j’ai pris acte de vos paroles. Une seule question maintenant : Votre passion est-elle assez forte pour résister à ce qui a tué la mienne ?
— Oh ! Suzanne, je mourrais d’une telle déception !
— Enfant ! on ne meurt pas… heureusement. J’ai dit : autrefois par malheur. Mais enfin votre amour n’est pas absolu, n’est-ce pas ? et quel sentiment humain peut se flatter de l’être ? Christian vous a fait, il y a huit jours, une scène à la Julien Duval. Vous vous souvenez de l’alternative que j’ai posée autrefois à celui-ci. Vous pouvez éprouver Christian à meilleur marché. Dites-lui : « Renoncez à la chasse, à l’équitation ; vendez votre meute, votre maison