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Page:Blandy - Revanche de femme 1869.djvu/238

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Ottfried partit consterné, prévoyant un interrogatoire d’après mes dernières paroles. Quand il rentra dans le cabinet de toilette, il tremblait convulsivement.

— Qu’a dit Monsieur ? lui demandai-je.

— Monsieur veut… dit Ottfried, puis il s’arrêta.

— Parlez donc. J’ai besoin de savoir ce que mon mari désire, afin de satisfaire toutes ses volontés.

— Ce que Monsieur demande est impossible, dit enfin l’Allemand, Monsieur n’a plus sa tête ; il ne sait plus ce qu’il dit.

Je vis qu’il fallait aborder la question moi-même. Puisque je ne pouvais rien apprendre sans la complicité de ce valet, je me sentais moins gênée, le sachant honnête et dévoué à Hermann depuis dix ans.

— Je vous demanderai d’abord comment va l’enfant ? lui dis-je. Ne balbutiez pas, nous n’avons pas le temps de tergiverser. Comment va-t-il ? Vous ne faites pas d’indiscrétion, je n’ignorais que sa maladie. Répondez sans crainte. Il ne s’agit pas de moi, mais de Monsieur. Moi je n’existe pas ; ne nous occupons que de lui.

— Le pauvre petit a le croup, dit Ottfried sans oser me regarder.