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Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/171

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désœuvrement, vous vous mettriez à vous informer des futilités débitées autour de vous. Heureusement, votre nièce arrive, elle vous occupera mieux et avec plus d’agrément.

— Vous voulez me faire prendre le change en me jetant sur un autre sujet, Jeanne-Marie : c’est peine perdue ; je veux absolument savoir ce que vous disait M. Cruzillat.

— Il m’adressait des questions auxquelles il m’était impossible de répondre et, prenez garde, monsieur, si vous voulez à toute force que je vous dise quelles questions, je vous les adresserai pour mon propre compte.

Mme Trassey souriait en faisant au vieillard cette menace amicale qu’elle croyait propre à enrayer sa curiosité. C’était une sorte de révolte contre l’ordre établi dans la maison qu’elle annonçait là, et bien qu’elle l’exprimât avec la déférence propre à sa nature paisible, elle la supposait suffisante pour couper court à cet interrogatoire, M. Maudhuy ne supportant jamais l’ombre d’une investigation sur ses faits et gestes.

— Soit, répondit le malade d’un ton de belle humeur. Je vous écoute, Jeanne-Marie.

— Ah ! monsieur, que vous êtes changé !

Ce fut tout ce que sut dire Mme Trassey, stupéfaite de ce résultat.

— Changé ! répondit le vieillard, eh ! sans doute. Vous devez vous en apercevoir, puisque moi-même je le constate. Quand j’étais en bonne santé, je ne