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Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/175

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assez pour vous les expliquer ; mais, tenez-vous pour dit qu’il faut rester… Ah ! c’est bien la jardinière, je reconnais son allure.

Quelques instants après, Cécile était dans les bras de son oncle qui ne se lassait pas de l’embrasser, d’admirer son doux visage et de lui réclamer cet arriéré de caresses dont il était privé depuis huit ans. Après les premiers compliments, Mme Maudhuy avait laissé le rôle principal à sa fille, pour s’être aperçue que Cécile y réussissait.

— Vous devez avoir faim, dit le vieillard après les transports confus qui caractérisent les arrivées. Un petit souper vous attend. Nous-mêmes, nous avons réservé un peu d’appétit pour ne pas vous laisser manger seules.

Mme Trassey alla ouvrir les deux battants de la porte du salon et revint pour rouler le fauteuil du malade, office dont il la laissait s’acquitter habituellement.

— Madame, lui dit Cécile, voulez-vous me permettre de vous suppléer ?

— Non, non, fit l’oncle Carloman, ce n’est l’affaire ni de l’une ni de l’autre de vous. Cécile est trop jeune et Mme Trassey trop frêle pour pousser ce monument de fauteuil. Appelez la grosse Nannette.

— Mais à nous deux ? insista Cécile en souriant à la timide figure de Mme Trassey.

— Non… encore non, répéta le vieillard. Jeanne-Marie, apprenez tout de suite à ma nièce que je