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Maisons de Plaisir

affaire et comment peut se terminer une insignifiante querelle.

L’homme peut s’échauffer, devenir brutal devant la mauvaise foi de sa compagne momentanée et voir rouge.

Entre les horizontales d’une classe supérieure qui fréquentent, le soir, les établissements de Montmartre et la pierreuse du boulevard, il faut placer aussi la grisette.

La grisette de Montmartre est, le plus souvent, une bonne et rieuse fille. C’est une ancienne ouvrière, qui travaille même encore un peu de son métier, mais qui est en ménage avec un monsieur qui l’a tirée de chez ses parents. C’est encore un modèle qui vit avec le peintre chez lequel elle posait et pour qui elle pose encore. C’est toute une catégorie de petites femmes qui ne sont pas, à proprement parler, des professionnelles. Ce sont des irrégulières, qui peuvent changer d’amant, pour un motif ou pour un autre, mais qui ne se vendent pas.

C’est, souvent, la fille d’un ménage d’ouvriers parisiens.

Dès son plus jeune âge, elle a fait l’apprentissage de la misère. Elle a reçu, selon son expression, étant petite, plus de « torgnolles » que de tartines.

Souvent aussi, le père rentrait ivre, la mère grognait et il s’en suivait une querelle, une bataille. Dans la bagarre la mioche écopait.