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Maisons de Plaisir

nins sont prêts à « marcher » si l’occasion s’en présente.

C’est une erreur ! Si la femme modèle est, souvent, une proie facile, il ne faut pas, pour cela, généraliser et englober toute la corporation.

Il y a des modèles honnêtes, tout ce qu’il y a de plus honnêtes et, parmi les Italiennes il en existe qui sont pourvues d’un mari et qui exercent leur profession sans jamais songer à autre chose qu’à remplir leur métier de modèle.

Rentrées chez elles, elles accomplissent leurs fonctions de bonne ménagère, soignent leurs mioches et aiment leurs maris aussi bien que n’importe quelle bourgeoise.

Les patronnes de certaines maisons de rendez-vous, toujours à l’affût de nouvelles occasions rôdent parfois autour des modèles.

Elles espèrent tenter certaines misères, séduire le modèle pauvre et joli.

Elles tâtent le terrain, se font passer pour des femmes peintres et réussissent… quelquefois.

Si, sur les boulevards extérieurs, le vice élégant coudoie le vice crapuleux et ordurier, il n’en est plus de même dès qu’on a quitté Montmartre et ses proches environs.

En effet, dès qu’on quitte la place Clichy, les raccrocheuses qu’on trouve dans l’avenue qui porte ce nom sont des fillasses en cheveux, grossières et mal vêtues, qui se vendent pour peu de chose à l’ivrogne abruti, à l’ouvrier en goguette