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et Distractions Parisiennes

le désir de garder, intact, le prix d’une « conversation », Marie Lacroix ne refusait jamais.

Elle aimait à rendre service et se montrait toujours très obligeante. Elle a été, certainement, très regrettée par toutes les femmes qui avaient été en rapport avec elle. Elle ne l’a pas moins été par tous ses clients qui lui étaient très fidèles et qui savaient qu’elle faisait toujours tout son possible pour leur être agréable et leur procurer les jolies femmes qu’ils désiraient.

À la mort de Marie Lacroix, la maison de rendez-vous disparut avec elle.

Ses héritiers vendirent tout, pour se partager ses biens.

Actuellement, cette maison qui a abrité tant d’amours, où se sont échangés tant de baisers, où s’est dépensé tant d’or et où tant de belles filles, de splendides artistes et de fières mondaines ont dénoué leurs ceintures, n’a plus rien de commun avec ce qu’elle était il y a quelques années.

L’ancienne maison de rendez-vous est maintenant une maison de famille anglaise, très collet monté, où descendent les jeunes miss qui accompagnent leurs parents à Paris.

Plus rien ne subsiste de la maison d’amour. Plus de petites femmes gaies et parfumées, plus de chants ni de rires ; plus rien que de la correction, de la tenue, des sourires de bon ton.

Cependant, au début de ce changement, il s’est produit quelquefois des erreurs assez amusantes.