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Maisons de Plaisir

L’ouvrier y rencontrera la fille en cheveux qui, pour peu de chose, lui donnera de l’amour en plein air, à la belle étoile, dans un buisson épais, à l’abri des gardes indiscrets et pas commodes.

La concurrence est grande dans le métier de « raccrocheuses ».

Le client, devant tant de choix, se montre plus difficile, pour le retenir, les petites femmes qui se livrent à la prostitution, « truquent » autant qu’elles le peuvent.

Que de pauvres filles laides et décaties, aux chairs flétries, aux visages hâves et qui ne trouveraient, certes pas, en plein jour, un seul amateur, « jouent », le soir venu, les mineures !… Que dis-je, les mineures ! Les petites filles ! Les gosses !…

Le provincial, l’étranger, reculeraient épouvantés si on lui disait l’âge de la « gosse » qu’il suit avec acharnement, depuis que cette dernière l’a aguiché.

Vêtue d’une jupe courte, les jambes souvent habillées de chaussettes, les cheveux flottants ou natés sur le dos, la fausse « gosse », va en trottinant, suivi du pigeon qu’elle veut plumer.

Et, lorsque seul avec elle, le client s’aperçoit du subterfuge, il est trop tard pour reculer.

Tout ce qu’il peut faire, s’il est trop désillusionné, c’est de payer, sans consommer.

Il existe, rue Godot-de-Mauroy, tout un vestiaire pour fausses mineures, tenu par un ingé-