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Maisons de Plaisir

en chemin de fer, des petites Parisiennes, il se laisse assez facilement « tomber ».

La jolie fille qui a pour spécialité de « faire » les théâtres est, elle, très élégante et très parée.

Vêtue avec chic, endiamantée, coiffée à ravir, elle se paye un fauteuil d’orchestre ou de balcon et, de là, dirige ses batteries. Batteries discrètes et de bon ton, car la petite femme qui prend le théâtre comme terrain de ses exploits, ne raccroche pas… elle se laisse accoster, plutôt, après avoir laissé à comprendre qu’elle est « faisable ».

À travers sa lorgnette de théâtre, son face à main, qu’elle promène dans la salle, elle se rend compte quel siège elle peut entreprendre.

Comme elle est très chic, affriollante à souhait, elle a vite fait d’être remarquée et « z’yeutée ».

Elle encourage ce manège, rend œillade pour œillade, sourire pour sourire et, pendant un entr’acte, le monsieur qui « marche » et la petite dame, se réunissent et s’entendent.

Ils s’entendent souvent si bien qu’ils partent sans attendre le dénouement de la pièce qui ne les intéresse plus.

Si le racolage au théâtre est d’une discrétion de bon ton, il n’en est pas de même dans nos music-halls à la mode.

Là, toute chair qui est à vendre, s’y étale hardiment, effrontément.

Tout un bataillon de jolies filles, en grande toi-