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Maisons de Plaisir

tant entre l’horizontale de première classe et celle de deuxième.

C’est surtout un sentiment de pitié qui s’élève pour la malheureuse fille qui est la proie, presque toujours, d’un souteneur ignoble et brutal.

La courtisane de troisième ordre, c’est la malheureuse fille qui, pour une somme minime raccroche le passant, quel qu’il soit, sans distinction.

Plus le passant est bas, avili, abruti, plus la prostituée aura de chances de le « faire ».

Aussi, la raccrocheuse de petite marque, poursuit-elle surtout l’homme aviné, répugnant, qui passe sur son chemin.

Il faut qu’elle mange ; elle vit au jour le jour, partageant son argent avec le « chéri » qui la surveille ou qui l’attend chez un bistro du quartier. Elle est insinuante, terrible, lorsqu’elle voit les heures s’écouler sans qu’elle ait étrenné.

Elle poursuit l’ouvrier attardé, elle se frôle à lui, le retient de ses deux mains agrippées après ses vêtements et lui chuchote toutes sortes de promesses à l’oreille.

Quand elle a supplié inutilement, elle injurie le passant qui fuie, le menace et repart encore vers la course à l’amour et au pain.

Inutile de dire que ces filles n’ont pas de protecteur, au sens financier du mot. Elles vivent des « michés » qu’elles font et, pour y parvenir, comme leur prix est très très modique, comme elles ont à leur charge leur « protecteur-soute-