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Maisons de Plaisir

Les femmes de deuxième et de troisième marque ont l’habitude de se faire payer d’avance.

On connaît la réglementaire et désagréable phrase de la fille qui, avant de se déshabiller, ou lorsqu’elle a enlevé son corsage, entoure le cou du monsieur de ses bras, et lui murmure à l’oreille :

— Tu n’oublieras pas mon petit cadeau, dis ?…

Il y a cependant des femmes galantes qui ne suivent pas ce système ; qui sont si sûres de la puissance qu’elles exercent sur les mâles auxquels elles accordent leurs faveurs qu’elles sont quasi-certaines de ne pas avoir de « lapin ». Et ça leur réussit la plupart du temps, au delà même de leurs espérances.

Le monsieur auquel elles ont fait ainsi crédit en est souvent extrêmement flatté et se montre d’autant plus généreux avant de quitter la demoiselle que celle-ci a joué au désintéressement le plus complet…

Enfin, dans la haute galanterie, le cadeau n’est pas demandé d’avance. La femme sait généralement à qui elle a affaire et elle se fie à la générosité et au savoir-vivre de « l’ami.