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Maisons de Plaisir

vicieuses, qui ont lâché l’atelier pour faire la noce et qui sont déjà en possession d’un souteneur.

Il y en a qui n’ont pas plus de quatorze ou de treize ans. Elles sont déjà expérimentées comme des prostituées de vingt ans, mais elles sont aussi, fort souvent, atteintes de maladies vénériennes.

Malheur au client léger qui se laisse aguicher par leurs charmes précoces.

On n’a pas, certes, oublié un procès récent, dans lequel une marchande de couronnes de Belleville était accusée de livrer à la prostitution des fillettes de treize, quatorze et quinze ans.

On a vu en police correctionnelle les pauvres « victimes » de cette peu intéressante personne.

Celles de quinze ans en paraissaient vingt-cinq et parlaient d’une voix enrouée et « brûlée » de vieilles catins exerçant leur profession sur les fortifs et dans les quartiers populaires ; les « mignonnes » de treize ans avouaient ingénument qu’elles faisaient la « noce » depuis plusieurs années… Une d’entre elles, parlant d’un petit voyou dont elle était la maîtresse, l’appelait « mon homme ».

Le président du Tribunal correctionnel en était vert…