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Maisons de Plaisir

correcte. Si ce n’étaient que ces œillades et ces sourires discrets qu’elles décochent au monsieur qui leur semble susceptible de « marcher », on les prendrait pour des petites femmes accomplissant leur promenade hygiénique.

Regardez une de ces promeneuses :

Elle va et vient dans les allées, s’assied un instant, contemple les cygnes ou les canards qui s’ébattent dans les pièces d’eau, paraît s’intéresser au jeu d’un couple de pigeons qui roucoulent sur un arbre.

Mais qu’un monsieur se montre, elle l’aperçoit bien vite et se dirige à sa rencontre.

D’un coup d’œil, elle saura faire comprendre au promeneur qu’il ne tient qu’à lui d’entrer en relation avec elle.

À la nuit tombante, alors que les mamans sont rentrées chez elles, la petite femme qui « fait » les squares et les parcs, se montrera moins réservée.

Elle frôle le passant et lui murmure, au besoin, quelques paroles caressantes.

Les Jardins publics sont encore des lieux où s’ébauchent nombre d’idylles entre nourrices, bonnes d’enfants et messieurs galetteux.

Si l’occasion se présente pour une nourrice ou une bonniche, d’aller passer un petit moment avec un passant généreux, elle ne s’embarrasse pas pour son mioche. Une de ses collègues se charge du moutard — à titre de revanche.