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Maisons de Plaisir

aucune raison, pense-t-elle, pour qu’elle ne soit pas un jour leur égale.

L’heure la plus intéressante du Bois varie selon les saisons. En été, c’est entre quatre et sept que le panorama est le plus séduisant. En hiver, entre deux et quatre.

C’est, à ces heures, dans l’Allée des Acacias un mouvement extraordinaire, un défilé de voitures et d’équipages de toutes sortes.

C’est un va et vient continuel du Tout Paris mondain et demi-mondain. C’est un assaut d’élégance, de coquetterie, une vraie joute à l’amour.

Si, l’après-midi, le Bois est le rendez-vous de toutes les élégances, il appartient surtout, le matin, aux cavaliers et aux amazones.

Les mondaines « trottent » à côté de leur mari ou suivies à distance par un domestique ; les demi-mondaines sont accompagnées d’un ami ou, seules, vont en retrouver un au lieu de rendez-vous fixé ; d’autres conduisent elles-mêmes un tonneau ou une petite voiture quelconque. Les plus modestes se contentent de faire leur promenade matinale à pied et cherchent l’occasion de se faire remarquer par un des élégants cavaliers qui sillonnent les allées. Si l’idylle d’amour souhaitée par les belles petites en quête d’un ami généreux se dessine, le couple, tout en déjeunant dans un des restaurants du Bois, dont nous donnerons la liste dans ce chapitre, continue la conversation ébauchée en plein air.