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Maisons de Plaisir

désir convoite et, quand elle s’éloigne, lentement, lentement, comme à regret, il la suit, s’approche et lui murmure des paroles tentatrices.

Il est si persuasif, la robe que la petite femme a lorgné est si belle, que, dix fois sur quinze, le suiveur triomphe de la faible résistance que lui oppose la jolie personne.

Les Grands Magasins sont fréquentés aussi par une catégorie de vicieux qui viennent là, non dans le but de « faire » une conquête, mais pour se frôler aux femmes, pour se livrer sur leurs personnes, grâce à la foule compacte qui leur permet de se livrer à leur manège, à des attouchements plus ou moins obscènes.

Qui accusera dans cette cohue ? Si la femme qui est la victime, est une honnête femme dans toute l’acceptation du mot, elle ne soufflera mot de l’aventure et s’évadera au plus tôt du magasin. Si c’est le contraire, elle tâchera de découvrir le monsieur à passions qui exerce son manège sur ses charmes et elle tâchera de l’entraîner plus loin.

Il existe encore le maniaque, dont la passion consiste à plonger ses mains dans les batistes souples, les rubans, toutes les choses servant à la toilette féminine.

Toute une catégorie de petites femmes pas farouches « font » les Grands Magasins.