Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/111

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machines, tout le monde, je l’espère, sera convaincu de la nécessité dans laquelle nous sommes non seulement de les conserver mais encore de les perfectionner. Ce point important bien arrêté, je m’empresserai de reconnaître qu’elles ont eu un inconvénient grave, mais purement humain, c’est-à-dire qu’il est possible de le détruire ; cet inconvénient est celui qui résulte de la dépendance presqu’absolue dans laquelle les ouvriers se trouvent placés par rapport à ceux qui les emploient. Heureusement que si les machines l’ont causé elles peuvent aussi le faire disparaître. Si elles ont d’abord concentré les moyens de travail dans un petit nombre de mains, elles ont successivement accru ce nombre ; de sorte que les coalitions entre les maitres, si faciles autrefois et que la loi réprimait si mollement, sont devenues presque impossibles ; l’association des travailleurs telle qu’elle a été comprise en Angleterre a été un moyen d’arracher les ouvriers au joug du capitaliste, et l’un et l’autre se sont beaucoup mieux entendu depuis que la loi a reconnu l’égalité entre eux, qu’elle a cessé de protéger l’un pour l’autre ; c’est-à-dire depuis que l’édit concernant les coalitions d’ouvriers a été rapporté et qu’ils sont devenus libres de stipuler eux-mêmes les conditions de leur concours au travail commun, qu’ils ont pu le refuser ou en augmenter le prix sans craindre la prison et l’amende ; cette réforme légale a eu d’excellents résultats en Angleterre, car depuis qu’elle a été opérée on n’y a pas vu éclater une seule coalition