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vail ; essayé de tout, même de la liberté commerciale ; vainement les sciences et l’industrie avaient-elles fait d’immenses progrès, la plaie du paupérisme était toujours vive et saignante.

La Convention vint à son tour avec la ferme volonté de la guérir ; elle ouvrit, par un décret du 22 floréal an II, une liste civile des pauvres au grand livre de la bienfaisance Nationale ; comme Périclès à Athènes, elle fit payer un salaire (2 francs) aux citoyens qui suivaient ses séances et celles des sections ; elle ordonna la réunion au domaine public de tous les biens des hôpitaux, à la charge de secourir tous les nécessiteux.

En reconnaissant ainsi aux masses les droits d’exiger de la société une espèce de pension alimentaire, la Convention augmenta, dans une énorme proportion, le nombre des pauvres ; bientôt elle ne put plus suffire aux demandes chaque jour croissantes qui lui étaient faites. Aussi, fut-elle obligée de rendre aux hôpitaux les attributions et les revenus qu’elle leur avait enlevés. Le décret de l’an V, par lequel elle ordonnait cette restitution, portait ainsi l’aveu de son impuissance à résoudre la question du paupérisme ; elle y donnait sa démission de réformatrice.

Après elle, un homme qui valait bien à lui seul une assemblée ; Napoléon, crut pouvoir faire par une loi ce que plusieurs siècles et des milliers d’édits, de décrets, d’ordonnances et de règlements n’avaient pu faire. Par son décret du 19 janvier 1811, il ouvrit, au nom des maisons d’enfants trouvés, un crédit de quatre millions au grand