Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/161

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ou qui en souffrent encore. Nous avons vu le pauvre à l’état d’esclave chez les anciens, à celui de serf sous la féodalité ; à une autre époque, nous l’avons vu mendier à la porte des couvents, et, un peu plus tard, il allait frapper à celle des particuliers, pour obtenir doubles largesses ; car il avait alors pour compagnons de misère les moines qui jusque-là, avaient soulagé la sienne : à une époque plus récente encore, nous avons observé comment les machines, en agglomérant les ouvriers dans certaines localités, en les réunissant par masse dans de vastes ateliers, avaient donné une nouvelle face à la question du paupérisme.

Après avoir ainsi reconnu les sources du mal nous avons recherché quels remèdes avaient été essayés pour le guérir ; nous avons vu chaque peuple, chaque auteur de système, convaincu d’avoir trouvé une panacée universelle, les uns, en attaquant le mariage, et d’autres, en l’encourageant. La harangue de Métellus, l’édit de Louis XIV, formulaient une même pensée en termes différents Malthus, Sismondi, ces apôtres de doctrines si opposées, concluaient ensemble contre le mariage ; Louis XIV, le roi absolu ; la Convention, qui détruisait les monarchies ; Napoléon, qui les relevait : furent tous les adeptes d’un même système qu’ils appliquèrent de même, et qui pour tous donna les mêmes résultats la multiplication des enfants trouvés, dont ils auraient voulu diminuer le nombre.

Décrets, édits, systèmes, doctrines, tous échouèrent, parce qu’ils étaient trop absolus pour être