Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/171

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ture du sol et dans l’esprit des habitants, son entreprise échoua encore une fois.

Ceci, je me hâte de le dire, n’est que le résultat d’une mauvaise application du principe d’association, que je considère comme la véritable panacée qui peut seule guérir la société et soulager les travailleurs. Il en arriva à Owen comme aux St-Simoniens et à Fourier, dont je vais tous dire quelques mots, parce que, comme eux, il méconnut l’influence d’un des éléments de la production : capital, travail et intelligence.

L’égalité de partage avait perdu le système d’Owen ; la négation du capital fut la cause de l’insuccès des disciples de St-Simon. Ce célèbre philosophe novateur n’avait qu’une pensée, celle de réhabiliter le travail industriel et de lui rendre dans la société le rang qu’il aurait dû toujours occuper. Vous connaissez sa fameuse parabole, où il établit la supériorité des savants, artistes et artisans, sur les propriétaires, les gouvernants, les nobles, les princes et les rois (Voir, à la fin de cette leçon, la reproduction de ce morceau remarquable, devenu fort rare aujourd’hui). Les élèves de St-Simon, presque tous hommes de beaucoup de mérite et de talens, après avoir long-temps prêché au milieu de Paris comme dans le désert, se retirèrent sur la montagne pour y donner l’exemple de l’humilité et opérer la réhabilitation des travaux manuels les plus humbles. On vit alors, spectacle étrange, presque aussi touchant qu’il pouvait paraître ridicule, des ingénieurs se réduire aux fonctions de garçons de cuisine, des