Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/197

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Frappés de ce fait, que l’or au lieu de rester dans la circulation et d’y remplir concurremment avec l’argent les fonctions de monnaie, était demeuré, malgré l’empreinte dont il était frappé, une marchandise qui se trouvait seulement dans la boutique des changeurs, qui le vendaient, en raison de la faveur dont ils jouissaient auprès d’une certaine classe de consommateurs tels que les voyageurs, les militaires, etc, 10, 12 et même 15 francs de plus que sa valeur officielle ; les ministres belges ont pensé que cette prime, à laquelle le commerce a donné le nom d’agio, faisait partie de la valeur intrinsèque de l’or, et qu’il n’y avait aucun inconvénient à fabriquer de nouvelles pièces qui ne contiendraient réellement qu’une quantité d’or équivalente à ce que le public consentait à donner d’argent en échange, c’est-à-dire diminuées dans le fait de 10, 12 ou 15 francs par mille. Quelques chiffres feront mieux comprendre le projet en question.

En Belgique comme en France on taille dans un kilogramme d’or, 155 pièces de 20 francs pesant chacune 6 gr. 452 m.
en y ajoutant un quart pour former la pièce de 25 francs qu’on veut frapper en Belgique on aura 1 gr. 613 m.
soit, pour la pièce de 25 francs 8 gr. 065 m.
Mais aux termes de la nouvelle loi les pièces ne pèseraient que 7 gr. 960 m.
c’est-à-dire seraient réduites de 0 gr. 105 m.
qui = 0 fr. 325 m. par pièce, ou 1 fr. 30 par 100, ou 13 fr. par 1 000.