Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/225

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tières d’une valeur réelle mais incommodes et ne pouvant servir qu’à des opérations de banque ; et l’autre étant sans cesse menacée d’un prompt châtiment, c’est-à-dire d’une forte demande de remboursement, en cas de trop fortes émissions. La monnaie métallique se trouvait ainsi complètement bannie des affaires, elle n’existait plus que pour solder les consommations du jour et seulement entre les mains des particuliers et des marchands de détail.

Ce projet assez bien conçu, ne fut pas adopté et demeura dans le domaine de la théorie. Peut-être fut-on arrêté par une crainte très fondée. On a pu se dire en effet que l’act du Parlement qui ordonnerait le paiement en lingots, pourrait être remplacé dans un moment de crise par un act semblable à celui de 97 (voir plus haut page 215), qui supprimerait ce remboursement et convertirait, comme à cette époque désastreuse, la monnaie de papier en papier-monnaie.

Quelques autres parties du projet de Ricardo étaient encore susceptibles d’être critiquées ; M. de Sismondi l’a fait avec beaucoup de talent. Peut-être, comme dans toutes les polémiques auxquelles il a pris part, est-il allé un peu trop loin dans celle-ci ; quoi qu’il en soit, on doit lui savoir gré de ce qu’il a écrit sur ces questions, car il les a parfaitement éclaircies ; et s’il n’en a pas découvert la solution, s’il a commis quelques erreurs, du moins a-t-il préparé les éléments d’une meilleure organisation en indiquant les écueils dont il fallait se garantir en matière de banque et de billets de circulation.