Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/253

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ment elles présentaient du papier de véritable filleul à compère, ou de compère à filleul.

L’heureuse idée d’émettre des billets de crédit à trois jours de vue a été comprise par le commerce, et n’a pas tardé à porter ses fruits. Ces billets n’ont aucun des inconvénients matériels des espèces, et produisent en outre un intérêt. De quelle facilité ne vont-ils pas être pour les petits envois de fonds, pour ceux par exemple que les soldats font à leurs familles, ou mieux encore pour ceux qu’une bonne mère envoie à son fils en garnison. Il n’y a que deux mois que ces billets sont connus et vous voyez que déjà l’émission s’est élevée à 1 million 800 mille francs. Ainsi la caisse générale a trouvé le secret de faire apprécier ses billets comme ceux de la banque de France, et désormais toutes les maisons pourront imiter la banque Laffitte ; et personne ne songera plus à voiturer des écus, ce qui est absurde pour un pays civilisé.

Cette concurrence intelligente et redoutable a fait capituler la banque de France. Elle se montre plus gracieuse, et la voilà qui donne des billets sur la province et qui agrandit le cercle de ses escomptes.

Près de deux millions de francs sont donc entrés dans la circulation depuis quelques mois. Il y en aura 14 ou 15 millions dans un an ; et ce n’est pas trop dire, puisque la caisse a 15 millions plus une réserve de 45 millions de francs, garantie par les actionnaires.

Ce ne sont pas seulement les escomptes qui mar-