Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/292

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

taire qui les avait acquis avec sa terre. Au premier abord, ce rapprochement des fermiers et des serfs censitaires, peut paraître paradoxal ; mais en y réfléchissant de plus près, on voit qu’à la liberté près, les fermiers de nos jours sont de véritables censitaires.

Indépendamment de ces censitaires ou villani (gens des campagnes) admis à payer à leurs possesseurs une redevance au moyen de laquelle le surplus des produits de la culture leur appartenait, il y avait aussi quelques hommes libres, en petit nombre, il est vrai, qui conservaient une ombre d’indépendance, et jouissaient du fruit de leur travail, dans certaines limites, comme l’indique le nom de conditionales tribularii (tributaires conditionnels).

À une époque moins éloignée apparaissent les colons partiaires classe, fort originale dont vous avez plus souvent entendu parler. Les colons partiaires comme les métayers d’aujourd’hui, fournissaient leurs bras et leur industrie et partageaient avec le maître qui fournissait à son tour le sol et les autres instruments. Ce partage toujours naturellement fort léonin était un progrès. Le cultivateur travaillait davantage et le propriétaire l’encourageait aussi davantage.

C’est à l’arrivée des métayers, à leur invasion, qu’il faut rapporter le changement complet qui s’est opéré dans la constitution de l’agriculture ; on les voit en Toscane d’abord puis en Allemagne, en Angleterre où ce système existe encore au complet, et enfin en France où ce système a pro-