Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/318

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avaient le droit de consommer. Ainsi donc, le travail appliqué à la terre était le seul productif de la richesse, et celui des autres industries était considéré comme stérile, parce qu’il n’en résultait aucune augmentation du capital général.

« En vertu de ce système, les.Économiste admirent comme une nécessité tout à la fois sociale et naturelle la prééminence des propriétaires fonciers sur toutes les autres classes de citoyens. Ils devaient recueillir la totalité des riches produits dont ils distribuaient leur part, sous le nom de salaire, aux non-propriétaires ; et la circulation des richesses n’avait lieu, dans la société, que par l’échange continuel du travail et des services des uns contre la portion disponible du revenu des autres. Que devenait, dans cette hypothèse, car ce n’est plus qu’une hypothèse aujourd’hui la base de l’impôt ? Il était évident qu’on ne pouvait pas établir de taxes sur des gens réduits au salaire, à moins d’attaquer, leur existence dans sa source aussi les Économistes déclarèrent-ils que l’impôt devait être exclusivement supporté par les propriétaires de terres, et prélevé sur leur produit net. L’intérêt général de toutes les classes était donc de multiplier les produits agricoles, parce que les propriétaires y trouvaient un revenu plus considérable à distribuer à toutes les professions salariées. La population était encouragée et accrue par l’abondance des subsistances ; et ainsi se vérifiait la maxime empruntée par la nouvelle école aux livres saints : Qui operatur terram suam, satiabitur[1].

  1. Prov. C. XII, vers. 2.