Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/328

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si populaires de nos jours, étaient développées par Mercier de La Rivière, avec une verve entrainante et une force de raison à laquelle on ne saurait désormais rien ajouter. Il y a même lieu de penser que cet écrivain remarquable aurait puissamment aidé les gouvernements à trouver la meilleure base d’assiette des impôts, s’il n’avait été dominé par la doctrine du produit net et des classes réputées stériles. L’impôt, disait-il, est une portion du revenu net de la nation, appliqué aux besoins de son gouvernement. Or, ce qui n’est qu’une portion du produit net, ne peut être pris que sur le produit net ; on ne peut donc demander l’impôt qu’à ceux qui se trouvent possesseurs de la totalité des produits nets dont l’impôt fait partie. En conséquence, les économistes considéraient comme arbitraire et injuste tout impôt personnel, et ils enveloppaient dans une réprobation commune toutes les taxes indirectes. Qu’auraient-ils dit s’ils avaient vu, de nos jours, ces taxes produire en Angleterre près d’un milliard et en France plus de cinq cents millions ?

« Cette erreur fondamentale qui devint plus tard la base des doctrines financières de l’Assemblée constituante, malgré les efforts de Rœderer et de quelques-uns de ses collègues, était le résultat d’une fausse appréciation des principes de la richesse. La théorie de la valeur créée, depuis, par Adam Smith, aurait appris aux économistes que le travail est aussi bien que la terre une source de richesses, et qu’ils avaient eu tort de ne pas assimiler la multiplication matérielle résultant d’un grain de blé