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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/49

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d’un pays. Que la poudre à canon, par exemple soit brûlée en feu d’artifices ou pour faire sauter un rocher qui nuit à la navigation, ou se trouve en travers d’une route ; qu’elle entr’ouvre la terre et livre ses trésors à nos ingénieurs et à leurs ouvriers ; que les éleveurs s’adonnent à la production des chevaux de luxe ou à celle des chevaux de travail, et vous verrez quelles seront les conséquences de ce choix sur la fortune publique.

Plus le capital national est bien placé, et plus il facilite le progrès de la civilisation. Si le révérend docteur Roebuck ; et après lui Mathew Boulton de Birmingham n’eussent confié leurs capitaux au célèbre Watt[1], où en seraient aujourd’hui la machine à vapeur et les conquêtes que nous avons faites avec elle ? Où en serait la civilisation, si les capitaux n’étaient venus aider dans leurs travaux les auteurs de tant d’admirables découvertes ? Les vaisseaux à voiles, les steam-boats, n’eussent pas remplacé les chaloupes et les galères conduites à la rame ; nos usines n’auraient encore pour moteurs que des manéges ; nos soldats seraient armés de flèches ; John Watt, Lewis Paul, Richard Arkright, James Hargreaves, Samuel Crompton, Edmond Cartwright, Berthollet et Bell n’eussent pas inventé : le premier, son métier à

  1. En 1764, James Watt quitta la place de conservateur des médailles de l’université d’Edimbourg, pour se livrer tout entier à l’exécution de la première machine à vapeur améliorée. Le docteur Roebuck lui fit les avances nécessaires pour l’achever ; ce ne fut qu’en 1773 qu’il s’associa avec Mathew Boulton de Birmingham, fabricant distingué et homme de science, et qu’ils fondèrent ensemble, sur la colline alors stérile de Soho, les ateliers que depuis ils ont tant agrandi, et qui ont peuplé ce lieu désert, de beaux jardins et de riches habitations. (Note du R. — Ad. B. (d. V.)