Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/53

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capitaux, c’est à-dire de faire des profits et des épargnes. Pour moi, je considère que dans la plupart des cas, lorsque le gouvernement et les mœurs n’y sont pas entièrement opposés, ce qui est fort rare, il est possible de travailler et de faire des économies ; car la force productive de l’homme est très grande, quand elle n’est pas contrariée, et presque toujours on produit plus que l’on ne consomme.

Voyez la France d’autrefois avec ses 26 millions d’habitants, et la France d’aujourd’hui qui en compte 33. Comparez le logement, la nourriture, les vêtements aux deux époques ; dites-vous encore que dans les 40 années pendant lesquelles ce changement s’est opéré, il faut compter au moins 15 années de guerre, qui ont dévoré plus de 4 millions d’hommes ; dites-vous aussi que les frontières se sont plutôt rapprochées qu’étendues que deux fois l’étranger a envahi le territoire ; qu’il a mis à contribution la capitale, les villes et les campagnes, et que pour le renvoyer il a fallu lui donner des milliards. Rappelez-vous tous ces faits, et vous serez convaincus qu’il est toujours possible d’économiser, d’augmenter son capital ; car tant de maux n’ont pu être effacés, tant de jouissances n’ont pu être mises à la portée d’un plus grand nombre d’hommes, que par une direction plus intelligente du travail qui a procuré des profils sur lesquels on a fait des économies, qui, accumulées et associées, ont formé des capitaux considérables.

Les pays où les capitaux se multiplient et se dé-