bution méritée. Le compositeur de musique Puise encore, pour une forte part, dans le milieu opulent. Néanmoins, le service qu’il rend a un caractère d’universalité qui justifie la récompense.
Seuls, l’écrivain, le savant, l’inventeur, doivent leur gain au travail personnel, sans la plus légère souillure d’exploitation. On objecte en vain que, fils du siècle, ils empruntent les éléments de leur puissance au fonds commun du passé, Cette vérité ne diminue en rien leur droit. Le fonds commun est ouvert à tout le monde : Or, les uns n’y puisent que des platitudes, les autres des chefs-d’œuvre. D’un même sol, deux plantes tirent ce qui donne la vie ou ce qui donne la mort.
Sans doute encore, l’écrivain ne peut communiquer sa pensée qu’à l’aide de l’imprimerie. Aussi ne rançonne-t-il point son humble auxiliaire, trop souvent, hélas ! suzeraine arrogante. Cette collaboration a sa part fixe qui absorbe presque tout le prix de l’ouvrage ; et cependant quel maigre rôle que le sien ! Presque toujours détruire une valeur, en salissant du papier qui aboutit au cornet ou à la hotte !
L’écrivain fait seul le succès d’un livre et le gain de son associé matériel. Il ne s’adresse point aux classes oisives seulement. Il distribue aux travailleurs, pour une obole, la lumière, la