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IV

CONSTITUTION PHYSIQUE DES ASTRES.


La nature est merveilleuse dans l’art d’adapter les organismes aux milieux, sans s’écarter jamais d’un plan général qui domine toutes ses œuvres. C’est avec de simples modifications qu’elle multiplie ses types jusqu’à l’impossible. On a supposé, bien à tort, dans les corps célestes, des situations et des êtres également fantastiques, sans aucune analogie avec les hôtes de notre planète. Qu’il existe des myriades de formes et de mécanismes, nul doute. Mais le plan et les matériaux restent invariables. On peut affirmer sans hésitation qu’aux extrémités les plus opposées de l’univers, les centres nerveux sont la base, et l’électricité l’agent-principe de toute existence animale. Les autres appareils se subordonnent à celui-là, suivant mille modes dociles aux milieux. Il en est certainement ainsi dans notre groupe planétaire, qui doit présenter d’innombrables séries d’organisations diverses. Il n’est même pas besoin de quitter la terre pour voir cette diversité presque sans limites.

Nous avons toujours considéré notre globe comme la planète-reine, vanité bien souvent humiliée. Nous sommes presque des intrus dans le groupe que notre gloriole prétend agenouiller autour de sa suprématie. C’est la densité qui décide de la constitution physique d’un astre. Or, notre densité n’est point celle du système solaire. Elle n’y forme qu’une infime exception qui nous met à peu près en dehors