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Page:Blanqui - L’Éternité par les astres, 1872.djvu/43

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les comètes seraient un gaz combustible. Qui le sait et qu’importe ? Newton croyait qu’elles alimentent le soleil. Veut-on généraliser l’hypothèse, et considérer ces perruques vagabondes comme la nourriture réglementaire des étoiles ? Maigre ordinaire ! bien incapable d’allumer ni de rallumer ces flambeaux du monde.

Reste donc toujours le problème de la naissance et de la mort des astres lumineux. Qui a pu les enflammer ? et quand ils cessent de briller, qui les remplace ? il ne peut se créer un atome de matière, et si les étoiles trépassées ne se rallument pas, l’univers s’éteint. Je défie qu’on sorte de ce dilemme : « Ou la résurrection des étoiles, ou la mort universelle… » C’est la troisième fois que je le répète. Or, le monde sidéral est vivant, bien vivant, et comme chaque étoile n’a dans la vie générale que la durée d’un éclair, tous les astres ont déjà fini et recommencé des milliards de fois. J’ai dit comment. Eh bien, on trouve extraordinaire l’idée de collisions entre des globes parcourant l’espace avec la violence de la foudre. Il n’y a d’extraordinaire que cet étonnement. Car enfin, ces globes se courent dessus et n’évitent le choc que par des biais. On ne peut pas toujours biaiser. Qui se cherche se trouve.

De tout ce qui précède, on est en droit de conclure à l’unité de composition de l’univers, ce qui ne veut pas dire « à l’unité de substance ». Les 64…, disons les cent corps simples, qui forment notre terre, constituent également tous les globes sans distinction, moins les comètes qui demeurent un mythe indéchiffrable et indifférent, et qui d’ailleurs ne sont pas des globes. La nature a donc peu de variété dans ses matériaux. Il est vrai qu’elle sait en tirer parti, et quand on la voit, de deux corps simples, l’hydrogène et l’oxygène, faire tour à tour le feu, l’eau, la vapeur,