Page:Blanqui - L’Éternité par les astres, 1872.djvu/50

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mode de création des astres et la communauté de leurs éléments, impliquaient entre eux des ressemblances plus que fraternelles. Ces parités croissantes de constitution doivent évidemment aboutir à la fréquence de l’identité. Les ménechmes deviennent sosies.

Tel est notre point de départ pour affirmer la limitation des combinaisons différenciées de la matière et, par conséquent, leur insuffisance à semer de corps célestes les champs de l’étendue. Ces combinaisons, malgré leur multitude, ont un terme et, dès lors, doivent se répéter, pour atteindre à l’infini. La nature tire chacun de ses ouvrages à milliards d’exemplaires. Dans la texture des astres, la similitude et la répétition forment la règle, la dissemblance et la variété, l’exception.

Aux prises avec ces idées de nombre, comment les formuler sinon par des chiffres, leurs uniques interprètes ? Or, ces interprètes obligés sont ici infidèles ou impuissants ; infidèles, quand il s’agit des combinaisons-types de la matière dont le nombre est limité ; impuissants et vides, dès qu’on parle des répétitions infinies de ces combinaisons. Dans le premier cas, celui des combinaisons originales ou types, les chiffres seront arbitraires, vagues, pris au hasard, sans valeur même approximative. Mille, cent mille, un million, un trillion, etc., etc, erreur toujours, mais erreur en plus ou en moins, simplement. Dans le second cas au contraire, celui des répétitions infinies, tout chiffre devient un non-sens absolu, puisqu’il veut exprimer ce qui est inexprimable.

À vrai dire, il ne peut être question de chiffres réels : ils ne sont pour nous qu’une locution. Deux éléments seuls se trouvent en présence, le fini et l’infini. Notre thèse soutient que les cent corps simples ne sauraient se prêter à la forma-