Page:Blanqui - L’Éternité par les astres, 1872.djvu/67

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tout les mêmes, cent corps simples, et la donnée étant l’infini, les probabilités s’égalisent. Le résultat est la permanence invariable de l’ensemble par la transformation perpétuelle des parties.

Que si la chicane, à cheval sur l’Indéfini, nous cherche des querelles d’allemand pour nous contraindre à comprendre et à lui expliquer l’Infini, nous la renverrons aux jupitériens, pourvus sans doute d’une plus grosse cervelle. Non, nous ne pouvons dépasser l’indéfini. C’est connu et l’on ne tente que sous cette forme de concevoir l’Infini. On ajoute l’espace à l’espace, et la pensée arrive fort bien à cette conclusion qu’il est sans limites. Assurément, on additionnerait durant des myriades de siècles que le total serait toujours un nombre fini. Qu’est-ce que cela prouve ? L’Infini d’abord par l’impossibilité d’aboutir, puis la faiblesse de notre cerveau.

Oui, après avoir semé des chiffres à soulever les rires et les épaules, on demeure essoufflé aux premiers pas sur la route de l’infini. Il est cependant aussi clair qu’impénétrable, et se démontre merveilleusement en deux mots : L’espace plein de corps célestes, toujours, sans fin. C’est fort simple, bien qu’incompréhensible.

Notre analyse de l’univers a surtout mis en scène les planètes, seul théâtre de la vie organique. Les étoiles sont restées à l’arrière-plan. C’est que là, point de formes changeantes, point de métamorphoses. Rien que le tumulte de l’incendie colossal, source de la chaleur et de la lumière, puis sa décroissance progressive, et enfin les ténèbres glacées. L’étoile n’en est pas moins le foyer vital des groupes constitués par la condensation des nébuleuses. C’est elle qui classe et règle le système dont elle forme le centre. Dans chaque combinaison-type, elle est différente de grandeur et