Page:Blessebois - Montifaud - Le Zombi du Grand Perou.pdf/21

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femmes, surtout, paraissent se lasser moins du célibat que les hommes. Smith en apporte deux raisons : i° Elles ont la liberté, avant le mariage, de voir autant d’hommes qu’elles en peuvent attirer ; 2° le nombre des femmes l’emportant de beaucoup sur celui des hommes, elles ne trouvent pas tout d’un coup l’occasion de se marier. Le délai, d’ailleurs, n’a rien d’incommode, puisqu’elles peuvent à tous momens se livrer au plaisir. L’usage qu’elles ont fait de cette liberté ne les déshonore point et ne devient pas même un obstacle à leur mariage. Dans les cantons d’Eguira, d’Abokro, d’Ankober, d’Axim, d’Anta et d’Adom, on voit des femmes qui ne se marient jamais ; c’est après avoir pris cette résolution qu’elles sont reçues Abelerées. Ce mot est l’équivalent de courtisanes.

» Lorsque les Mauseros, c’est-à-dire les jeunes seigneurs du pays, manquent de femmes pour leur amusement, ils s’adressent aux Kabaschirs, qui sont obligés de leur acheter quelque belle esclave. On la conduit à la place publique, accompagnée d’une autre femme de la même profession qui est chargée de l’instruire. Un jeune garçon, quoique au-dessous de l’âge nubile, feint de la caresser aux yeux de toute l’assemblée, pour faire connaître qu’à l’avenir elle est obligée de recevoir indifféremment tous ceux qui se présenteront, sans excepter les enfants. Ensuite on lui bâtit une petite cabane dans un lieu détourné où son devoir est de se livrer à tous les hommes qui la visitent. Après cette épreuve, elle entre en possession du