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s’apercevoir que leurs parents parussent fort empressés en leur faveur. Mais une autre fois, ayant fait en lever deux Abelerés, toute la ville vint lui demander à genoux leur liberté, et les maris même joignirent leurs instances à celles des jeunes gens.

» Les pays de Commendo, de Péru, de Saba et de Fantin n’ont pas d’Abelerés ; mais les jeunes gens n’y sont pas plus contraints dans leurs plaisirs et ne manquent point de filles qui vont au-devant de leurs inclinations. Elles exercent presque toutes l’office d’Abeleré sans en porter le titre ; et le prix qu’elles mettent à leurs faveurs est arbitraire, parce que le choix de leurs amants dépend de leur goût. Elles sont si peu difficiles, que les différends sont rares sur les conditions du marché. Quand cette ressource ne suffirait pas, il y a toujours un certain nombre de vieilles matrones qui élèvent quantité de jeunes filles pour cet usage, et les plus jolies qu’elles peuvent trouver. Ce penchant général pour les femmes, fait aussi que les manières d’un sexe à l’égard de l’autre sont plus douces et plus civiles qu’entre les personnes du même sexe. »


III

Les nègres transportés à la Guadeloupe apportaient donc déjà les mœurs les plus expansives en matière amoureuse, et il n’était pas sans intérêt, même pour