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ARMÉE, 44-51.

qui sont tous indigènes, tous les emplois du cadre (officiers et troupe), peuvent être indifféremment remplis par des Français ou des indigènes.

L’administration de ces corps ne diffère qu’en quelques points de celle qui est en vigueur dans le reste de l’armée.

44. Les compagnies de cavaliers de remonte sont spécialement affectées au service de conduite, de pansage, de préparation au service militaire et de dressage des chevaux de l’armée dans les établissements de remonte et les écoles de dressage.

Les officiers des 8 compagnies concourent entre eux pour l’avancement : les emplois vacants de sous-officier et de brigadier sont conférés, pour les deux tiers, aux brigadiers et aux cavaliers de remonte ; le troisième tiers est réservé aux maréchaux des logis et brigadiers des corps de cavalerie.

45. Enfin, une décision ministérielle du 25 juin 1860 a institué des cavaliers de manége spécialement chargés de panser et de soigner les chevaux, tant à l’école de cavalerie de Saumur (voy. Écoles militaires) qu’à la section de cavalerie de l’école de Saint-Cyr et à l’école d’état-major. Ces cavaliers sont choisis parmi d’anciens militaires de l’arme de la cavalerie âgés de 32 ans au plus, et qui sont commissionnés par le ministre. Leur solde est payée sur le budget particulier de chaque établissement. À proprement parler, ces cavaliers ne comptent que pour mémoire dans les troupes actives dont elles ne font pas partie intégrante.

46. Une ordonnance du 2 novembre 1833, sur le service intérieur des troupes de cavalerie, règle tout ce qui est relatif au service de cette arme. (Voy n° 40.)

Sect. 7. — Artillerie.

47. L’artillerie a une double mission : combattre comme tous les autres corps de troupes et produire tous les objets d’armement qui lui sont nécessaires à elle-même, ainsi qu’au reste de l’armée active. Elle doit construire elle-même ses propres établissements et les batteries où ses pièces doivent être postées.

De là deux divisions dans l’artillerie : le personnel et le matériel ou les établissements. L’officier d’artillerie doit donc être un ingénieur militaire et posséder toutes les connaissances étendues et variées que comporte sa spécialité.

48. Le personnel de l’artillerie comprend un état-major particulier et différents corps ci-après indiqués, savoir :

38 régiments, n° 1 à 38, comportant des batteries à pied, montées et à cheval ;

2 de pontonniers ;

10 compagnies d’ouvriers chargés de la construction de la partie du matériel d’artillerie, du génie et du train des équipages militaires, dont la confection ne serait pas confiée à l’industrie civile ;

3 compagnies d’artificiers ;

57 compagnies du train d’artillerie.

Il convient de mentionner encore, dans le personnel de l’artillerie, les employés ci-après : gardes d’artillerie, contrôleurs d’armes, ouvriers d’État, gardiens de batterie et chefs armuriers.

49. Un comité consultatif, composé d’officiers généraux de l’arme, exerce une action permanente sur tout le personnel de l’artillerie et une autorité constante sur les établissements.

Les établissements de l’artillerie sont :

1° Le dépôt central comprenant : les ateliers de précision, de construction et des armes portatives ; les inspections des poudreries militaires, des manufactures d’armes, des forges ; la vérification de la comptabilité des arsenaux ; les musées, la bibliothèque et les archives.

2° Les commandements d’artillerie, comprenant les écoles d’artillerie situées dans les places affectées aux garnisons de l’artillerie et où se trouvent les emplacements et établissements du service de l’arme. Chaque école d’artillerie est dirigée par un officier supérieur de l’arme, sous l’autorité supérieure du général commandant l’artillerie du corps d’armée.

Directions d’artillerie, au nombre de 25, dont 6 avec un arsenal de construction. Elles ont à leur tête un colonel ou lieutenant-colonel qui centralise tout le service matériel opéré dans sa circonscription.

Poudreries militaires, au nombre de 3. Avant le décret du 17 juin 1865, le service de l’artillerie comportait une direction des poudres et salpêtres qui était chargée de la fabrication des poudres de guerre et de celles du commerce. Depuis ce décret, les opérations, dont cette direction était chargée, ont été partagées entre le ministère des finances et le ministère de la guerre, qui ne fait plus fabriquer que la poudre de guerre. Le colonel qui centralise ce service a le nom d’inspecteur des poudreries.

Manufactures d’armes, au nombre de 3, avec un colonel inspecteur.

Forges, au nombre de 5, avec un colonel inspecteur et un officier supérieur sous-inspecteur par chaque établissement.

7° Une fonderie, à Bourges, dirigée par un colonel.

Un atelier de construction de l’artillerie, à Tarbes, dirigé par un colonel.

50. Les établissements de l’artillerie ne sont pas tous exploités directement par ce service ; l’industrie privée en possède ou en administre un certain nombre, et ce sont ceux où les colonels ont le titre d’inspecteur et la mission de surveiller minutieusement l’outillage et les travaux. Un entrepreneur, au compte duquel se fait la fabrication, traite directement avec l’administration de la guerre.

Sect. 8. — Génie militaire.

51. Les attributions du corps du génie, en temps de paix, sont :

L’inspection générale des frontières, ainsi que des troupes de l’arme, la direction des travaux d’entretien et d’augmentation des places fortes, des batteries ou du casernement, tant des places et postes de guerre que des départements de l’intérieur, et la surveillance des canaux qui intéressent la défense des frontières.

Aux armées, le corps du génie est chargé :

Des travaux de fortification permanente ; des travaux pour l’attaque et la défense des places, et des reconnaissances qui se rattachent à ces travaux.

Il peut être chargé aussi des travaux de fortification passagère, tels qu’épaulements, tranchées, redoutes, fortins, blockhaus, têtes de pont, lignes et camps retranchés, digues d’inondation, etc.