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LIBÉRIA. 195

trUuës sur une longueur de 960 kilomètres de levage maritime et une profondeur non limitée à l’intérieur. Sa capitale est Monrovia, dans la baie du cap de Mesurado et le long de la rivière de ce nom. Ce ne fut à l’origine, en 1821 et 1822’, qu’une colonie de noirs aNrancMs qu’expédia en Afrique la société américaine de colonisation (fondée le 3t décembre i816), pour procurer à ces victimes du préjugé de couleur un meilleur sort qu’en Amérique, el en même temps pour débarrasser le sol américain d’un élément de poputation jugé inférieur à la race blanche par les membres de la société elle-même. La colonie n’a cessé de recevoir à peu près tous les ans un certain nombre d’émigrants, recrutés par la même société, qui publie à New-York un journal de colonisation. Par l’accroissement intérieur ou

extérieur la population libre et américanisée de Libéria s’élève à 19,000 ûmes, dont l’action politique se fait sentir à plus de 700,000 noirs (indigènes mais non sauvages), disséminés entre la mer et la chsine de montagnes qui, à l’intérieur, sépare le territoire libérien du bassin du Kigcr. La colonie primitive, gouvernée d’aborcTpar des chefs blancs, devint, le 24 août 1847, une république indépendante, gouvernée par un chef noir (ou plutôt mulâtre), et admise dans la famille des nations civilisées. EUe a été reconnue par l’Angleterre, la F.ance, la Belgique, la Botiande, la l’russe, les villes banséatiques, l’Italie, le Danemark, le Portugal, enfin par le cabinet de Washington (en 186t). Une douzaine de traités d’amitié, de commerce et de navigation ont réglé ses rapports avec les nations étrangères.

La Constitution établit un président, un viceprésident, une chambre de représentants (au

Doobrc de 13), élus pour deux ans ; un sénat (de .membres) élu pour quatre ans. Les présidentsont rééligibles ; le premier, Roberts, après :.voir administré au nom de la société de <’oto !ation pendant six ans, fut élu lors de la prc~~Mtion de la république et trois fois réetu~u 18-1856) sonsuccesseur, Stephen Allen Beasea, a été rééiu quatre fois (1856-1864) ; 3" président fut D.-B. Warner (t864-18C8) ; lel" J.-Sp. Fayne(t868-t87[) ;ie5’,àpartir de 1872, de nouveau J.-J. Roberts, qui en avait commencé la série. Cette dignité, comme toutes les autres fonctions, ne peut être conférée qu’à un noir. Divers ministres sont ses agents exécutifs. Les élections ont lieu au suffrage universel. Le pouvoir judiciaire est confié à une cour supérieure et à des tribunaux institués, suivant les besoins, par la législature.

Pour l’administration, la république est divisée en quatre comtés (Monferrado, Grand-Bassa, Sinoë, Maryland), subdivisés en communes. Les affaires civiles des comtés sont réglées par quatre surintendants choisis par le président, avec le conseil ~.u Sénat ; celles des communes, par des magistrats municipaux élus par les citoyens. . Ce fct le 25 avril 1822 qne la ville do Monrovia câpres tt. JMonrce, président des Etats-Unts) t été ’MMMe MM M tt’~fnt~~uEa~e en pareil cad. L . ?

Les revenus de la république s’élèvent à environ 120,000 dollars, dont plus de 70,000 proviennent des douanes et 50,000 environ d’impôts divers. Les dépenses sont un peu inférieures à cette somme. La dette publique, contractée pour la création d’étabtissements d’intérêt général, s’élève à plus de COO.OOt dollars, dont 500.000 ont été empruntés à Londres en 1871.

L’éducation est donnée dans des écoles et des églises communales. L’ang tis es ! la languc officielle. Mon’Ottu’ posseae un collége avec une bibliothèque, ~es familles les plus riches envoient leurs eranis compléter leur instruction en Europe, surtout en vue des applications industrielles. Le protes.autisme est la religion dominante.

Le travail est obligatoire, chaque habitant est tenu de cultiver un lot de terre. Les émigrauts reçoivent ce lot à 25 ou 30 kilomètres du rivage, sur un sol plus accidenté, en un climat plus sain, où d’anciens cultivateurs les initient aux pratiques locales.

Ainsi s’est développée la société libérienne, malgré les agressions fréquentes des noirs hostiles du voisinage ; fidèle aux lois qu’elle se donne, honnête dans ses transactions, religieuse et morale, pour le moins autant qu’aucune autre colonie africaine gouvernée par les blancs. Ce n’est pas que le peuple libérien ait échappé à toute critique ; on lui a reproché de réduire eu esclavage les indigènes qui résistent à son pouvoir, et d’en faire le commerce, la complicité de ses citoyens avec les na :s négriers cependant un règlement sé.e, voté par laiégis)a[ure dans sa session de 1857-1858, sur les engagements et l’immigration, disculpe la république de toute participation à des actes qui, s’ils ont quelque réalité, ne sont que des torts individuels. Le commerce licite fournit d’ailleurs un ample aliment à l’activité des Libériens ; il s’opère à Monrovia et aux factoreries de la côte, suivant des tarifs modérés d’importation et d’exportation. Les exportations atteignent une valeur moyenne de près de trois millions de francs, représentée principalement par l’huile de palme, le bois de campèche et l’ivoire ; mais la variété des produits locaux promet pour l’avenir un trafic plus étendu. Sur un sol très-fertile, on récoite le riz, le café, le sucre, le poivre, l’indigo, l’arachide, l’arrow-root, le mars, les fruits. La culture du coton y est encouragée par l’association cotonnière de Manchester le fer y est commun, l’or n’y est pasrare on y soupçonne la houille.

Par ces richesses dont l’exploitation se développe de jour en jour, et plus encore parl’établissement de l’ordre au sein de la liberté, la petite république de Libéria est un très-intéressant spécimen de ce que peuvent devenir les communautés noires. Heureusement exempte des traditions violentes qui pèsent encore sur Haïti, devant son origine au détou~~ ment désintéressé des blancs, composée d’ franchis qui sont, assez souvent, les meil~~tits~ parmi les esclaves, admise &atertteHëtCteËt~T~~