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LAUENBOUR6. LEADER.

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n’a pas été fondu dans le royaume de Prusse, comme le Schleswig-Hoistein qui l’entoure, et l’on peuse que cette situation n’est pas destinée à durer. Déjà par ordonnance royale, ou plus exactement par une loi faite d’accord entre le duc de Laoccbourg et ses fidèles Etats du 7 décembre 1872 (St. Anz, 13 dec.), l’organisation des autorités administratives a été simpliSée et le a gouvernement » siégeant à Ratzebourg, la capitale du duché, a été remplacé par un simple ~a~’c~ (sous-préfet), et tes diverses dispositions prises semblent autant de mesures transitoires prises pour préparer l’incorporation. Jusqu’à nouvel ordre le duché a son ministre spécial (actuellement le prince de Bismarc] ;), auprès du Roi-Duc. Les Etats se composent de possesseurs de biens équestres et de représentants du territoire.

Le duché a une superficie de t,t72 tilomèires carrés, il est habité par environ 50,000 h. (en décembre )87i, 49,65 ! h.). Les revenus s’élèvent à 350,000 thalers. La dette domaniale était, en i872, de ) ;640,008 thalers. LAZARETS. Établissements où l’on séquestre les personnes ou les objets soupçonnés de pouvoir communiquer des maladies contagieuses. C’est là que se font les quarantaines. Ils se composent de bâtiments et d’une portion de rade où stationnent les navires suspects. (Foy. Régime sanitaire.) J. nE B. LEADER, conducteur, chef (du verbe <o leatl, conduire). On donne ce nom en Angleterre au chef reconnu d’un grand parti

dans l’une des deux chambres. On sait que les partis sont loin d’être aussi nombreux chez nos voisins que chez nous. En dehors de quelques divisions accidentelles et passagères, le parti tory ou conservateur et le parti wbig ou libéral ont seuls une existence permanente, parce que seuls ils représentent deux tendances impérissables de l’esprit humain la conservation et le progrès. Il y a donc d’ordinaire quatre leaders deux dans la Chambre haute, deux dans la Chambre des communes.

On se tromperait si l’on assimilait, soit pour l’autorité dont ils jouissent, soit pour les devoirs qui leur sont confiés, les leaders anglais à nos chefs de partis. Ceux-ci, portés le plus souvent an poste qu’ils occupent par un hasard heureux plutôt que par le choix raisonné de leurs adhérents politiques, n’exercent jamais qu’un pouvoir précaire et contesté. Chez nos voisins la désignation d’un leader est l’objet de mûres réflexions on ne tient pas seulement compte des talents oratoires ou politiques ; on attache aussi une grande importance, non pas précisément à la fortune (car quelques-uns des plus illustres leaders étaient pauvres), mais à la situation sociale, aux relations du personnage qu’il est question de choisir, à la dignité de sa vie privée.La maturité du choix en assure d’ordinaire l’cfncacite ; et si des révoltes s’élèvent parfois contre l’autorité du leader, il est bien rare qu’elles réussissent.

Enâo les occupations d’un chef ~~parti français ne sont pas comparables à celles de leader anglais. Chez nous, même au temps du régime parlementaire, quand un candidat au poste de premier ministre avait prononcé dans une session trois ou quatre grands discours, soigneusement étudies, il se tenait pour content, et son parti ne lui en demandait pas davantage. Devenu ministre, il était forcé de paraître plus fréquemment à ia tribune ; mais, hors ce cas, le chef d’un parti était, de tous les orateurs de ce parti, celui qui prenait le moins souvent la parole. Eu Angleterre, il en est tout autrement. Le leader, soit au pouvoir, soit dans l’opposition, est obligé de déptoyer une activité constante. C’est à lui qu’il appartient de clore toutes les discussions de quelque importance ; c’est à lui de débattre avec le leader du parti opposé la fixation de l’ordre du jour ; c’est à lui de répondre à mille questions, s’il est ministre ; de les faire, s’il est à la tête de l’opposition. Il ne se passe presque pas de séance où les lea~e~ des deux partis ne soient obligés de se lever à une ou à plusieurs reprises, tantôt pour prononcer dix paroles, tantôt pour faire un grand discours. Il est vrai que cette tâche pébible leur est rendue plus facile par la nature de l’éloquence anglaise, qui est une éloquence d’hommes d’affaires et non pas d’académiciens. Mais si l’on songe que les séances du Parlement se prolongent fort avant dans la nuit, que les votes les plus importants sont parfois retardés jusqu’à deux ou trois heures du matin, et que le leader, prenant parole au terme de la discussion, doit conserver intactes jusqu’au dernier moment toute la force de son attention, toute la fraîcheur de sa tête, toutes les ressources de sa parole ; si l’on considère en outre que souvent le même homme qui durant six mois passe de longues heures après minuit dans la salle des séances de la Chambre des communes, dirige pendant le jour une politique compliquée, dont les calculs, les convoitises et les intérêts s’étendent sur le monde entier, on comprendra tout ce que de semblables fonctions ont de pénible, et combien est douce la vie de nos hommes d’État les plus actifs en comparaison de celle d’un chef de parti en Angleterre.

D’après ce que nous venons de dire, on conçoit que tout le monde ne puisse pas aspirer à des fonctions aussi complexes et aussi difficiles à remplir. Depuis près de deux cents ans que les partis sont réguJiëremeDt organisés en Angleterre, on cite les leaders accomplis, et plus d’un grand ministre a manqué d’une partie des qualités nécessaires à ce rôle. 11 faut unir une force de volonté peu commune à une bonne grâce et à une facilité d’humeur non moins rares, les qualités de l’homme du monde à celles de J’honnne d’État. Il faut enon à la vigueur de l’intelligence joindre celle du corps. Tout le monde connaît ce mot d’un Anglais auquel on demandait quelle était dans sa patrie la qualité la plus indispensable- à un chef de parti La santé, rép&ndit-iJ.

Lord Cbatham, que l’on cite souvent en France comme l’idéal de l’homme d’État anglais,