Page:Block - Dictionnaire général de la politique, tome 2.djvu/25

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toute (Bnvre où s’emploient plusieurs personnes, c’est une appropriation des moyens à la fin ; seulement ici les moyens sont les personnes, classées chacune suivant son degré d’aptitude. On réalise par là cette grande loi humaine ou plutôt universelle de la variété dans 1 unité, la variété étant celle des fonctions adaptées aux mérites, l’unité étant celle d’impulsion et ide commandement.

Mais où la hiérarchie importe li plus, c’est dans les pouvoirs et les services publics. La hiérarchie n’a rien de commun avec la division du travail. encore qu’elle semble y confiner et s’~ perdre, celle-ci étant fondée sur la diversité des aptitudes humaines, tandis que cei)e-)à repose sur leur inégalité. Nous tenons ici le Irait saillant et constitutif de la hiérarchie. Elle exprime l’inégalité qu’il y a parmi les hommes, tandis que le droit commun et l’unité de la loi expriment le grand fonds des similitudes humaines.

Le cas entre tous où t’inéganté des hommes est à considérer, c’est celui de la fonction et du pouvoir public. Que chacun ait le droit de se gouverner lui-même comme il i’entend, rien de plus juste ; car chacun sait mieux que personne ses intérêts, ses goûts, ses aptitudes : là est la matière, le triomphe des droits individuels. Mais que chacun ait un droit ÉGAL à gouvefner les autres, cela est insoutenable ; cette action sur autrui doit répondre à quelque supériorité sur autrui. Si le droit politique appartient à tous, il ne saurait du moins être le même pour tous.

La hiérarchie est l’organisation dn principe d’autorité, aussi nécessaire qne ce principe lui-même. La première tentative d’ordre, an moyen nge. fut la hiérarchie féodale. A ce titre, la liberté po)i)ique (entendant par là, il est vrai, le gouvernement du pays par lui-mème, ce qui est plutôt pouvoir que iibcr)é) ne saurait se passer de hiérarchie le droit électoral, le pouvoir politique même doit se proportionner à la capacité présumée des individus et des corps. Tel est le fait en Angleterre et dans tous les pays qui se gouvernent eux-mêmes tel il fut longtemps parmi nous, à J’époqoe où nous avions le cens électoral et même le double vote. U arrive quelquefois que la force des choses établit une véritable hiérarchie entre des corps, entre des pouvoirs politiques placés par la loi à côté les uns des autres. En tout pays anciennement et solidement libre, le pouvoir électif prend le dessus et domine les autres pouvoirs à preuve, cette priorité de vote en matière de nuances qni appartient généralement à ce pouvoir.

L’idéal de la hiérarchie est de reconnaltre et d’instituer les inegaiités naturelles i& commandement et l’obéissance étant demandés

à qui de droit, l’ordre est imperturbable. La <M6or~M~OH, dit le général Foy, rf~M !’< ~OMt notre armée, autant et peut-étre plus que dans aucune armée de f~M-ope. Cela tient à ce que ?< inégalité, de position y étaient en harmonie avec les tH~o/t<e< Na~Mfehet.

Il suit de ce principe que la hiérarchie doit être mobile, c’est-à-dire non héréditaire ; car il ne plalt pas toujours à la nature de transmettre aux Ois la valeur paternelle. Cette conséquence implique la réprobation des castes et n’explique pas mal la domination exercée par l’Eglise catholique, par cet ordre de célibataires qui ne pouvait être une caste, qui avait à se recruter et qui ramassait volontiers Sixte-Quint pour en faire un pape.

Au sujet de la hiérarchie, on peut se proposer certaines questions.

° Y a-t-il lieu à hiérarchie dans la famiUe, entre atnés et cadets, entre Ois et CHcs ? Non ; parce que l’autorité des parents suffit à la famille, et surtout parce que cette autorité ne peut être transportée là où n’existent pas les instincts qui ia tempèrent.

" Y a-t-il hiérarchie entre les divers agents de la production, terre, capital, travail ? Oui le travail est subordonné aux autres, soit parce qu’il requiert une moindre somme d’intelligence, soit parc&f~’Ct&~h’GS un besoin. non pas p !us ~~i< ?;~m. ’h.s p/-e. !MK~que les autres n’ont de )ui Cu,~ dernière remarque est d’Adam Smith’.

° Faut-il considérer comme hiérarchie certains systèmes de récompense honorifique institués par te gouvernement ? Non parce que ses décorations s’adressent à l’oeuvre, à la prouesse et non à la personne ; elles n’emportent aucune subordination des personnes ; elles n’ont rien de commun avec le grade et surtout avec l’emploi, avec le commandement qui se ’tonnent par de tout autres considérations. C’est par cette raison que le premier acte de mérite est toujours récompensé par la croix de chevalier. Mais comme on ne saurait porter auta~ de croLs qu’on a de fois mérité une récompense, on reçoit un grade supérieur.

DDPO~T-WHI’fE.

Lorsqu’on se sert du mot hiérarchie sans aucune désignation, c’est de la hiérarchie des prêtres catholiques, du clergé qu’on parle. (Voy. Clergé. Eglise catholique, p’ ` COMPAREZ aussi Armée, DiseipHnb. HÏSTOÎRE. L’histoire est la grande école de la politique, et il est impossible d’être nn homme d’État si on ignore non-seulement les récits et les témoignages de l’histoire, mais encore l’histoire de l’histoire elle-mème. et comment, avec le cours et le progrès des siècles, elle a commencé par n’être qu’un art et est devenue enfin une science, la pius philosophique, la plus élevée, la plis instructive de toutes.

Historia c~’o, disait Cicéron dans le De Oratore (liv. Il, ch. ix), testis <empo)’MM ; ~M-c veritatis, vita MeKO/KB, Mc~a MYcB 1. De nos jours on n’est plus sor ce point de t’opi~ nion d’Adam Smith : le travail et le capital sont cganx devant la loi économtqne, et ce)n)-~& l’emporte qui est le plus demandé â un moment donne. Non< anrions bien à faire encore d’antres réserves, mais nons ne croyons pas nécessaire d’indiquer tous tes points sur ieequets nous diSerona d’opinion avee l’aulenr d’un article. M. B.