Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/106

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dicité de la province en conflit avec deux Œlohites qu’elle ne comprend pas. Le mari quelconque de l’Œlohite femelle aurait durement cogné sur l’Œlohite mâle, qui se serait envolé dans un prochain train.

Or, voici l’étonnante singularité de cette race des enfants des cieux. Ils reçoivent impassiblement des claques, arguant de l’Androgynat et d’une faiblesse musculaire qui témoigne précisément de leur origine. Il serait donc fastidieux et vain de leur parler de gloire militaire. Ils ont beau être catholiques, Dieu des armées leur paraît un blasphème infâme, Deus Sabaoth signifiant Dieu du Septenaire, c’est-à-dire de l’entendement.

Dans Curieuse, livre daté de l’An XIV de la Terreur militaire (vulgo, 1886, quatorze ans après la loi de 72), le fils des anges ne se gêne pas pour déclarer que les soldats sont des assassins et qu’il ne veut pas en grossir le nombre. Que ceux qui ne sont pas de ma race, que « les terrestres » fassent leur service de brutes, qu’on les consigne, qu’on les fourre en prison, qu’on les contraigne à ce déshonneur suprême d’éplucher des légumes ou de nettoyer des latrines, c’est leur vocation, c’est dans leur nature ; mais que « Moi, à qui Léonard de Vinci eût tendu la main, à qui d’Aurevilly et les maîtres l’ont tendue, je sois emprisonné sans jugement parce que je n’ai pas lu une affiche ! » Il avait été puni de deux jours de prison pour avoir manqué à l’appel de sa classe.

« Un coup de crosse sur les doigts qui écri-