deux byzantins décrépits, préservés peut-être par leur sacrifice, parlassent entre eux de patriotisme, en se bavant à leurs vieux visages… au-dessus des gouffres piaculaires !
J’arrive, sans doute, un peu tard pour chroniquer sur cette affaire qui eut son éclat, il y a bien quinze jours, et qu’un événement considérable, déjà oublié lui-même, paraît avoir complétement effacée. Mais on peut être assuré qu’elle reviendra, plus tapageuse qu’auparavant, puisqu’on a la douce promesse d’une réponse de M. de Goncourt à M. Renan dans la préface du prochain volume de son Journal, ce qui permet de regarder comme improbable l’immédiate réconciliation de ces deux augures.
Les sources d’inspiration de l’auteur de Chérie sont trop explorées pour qu’une telle réponse doive engendrer la perplexité. Le premier lettré venu pourrait la dicter d’avance à son perruquier, dans le style même du « dernier des Goncourt » dont les translucides procédés sont connus jusqu’à la ficelle.
Il n’y a pas à douter qu’il ne profite de l’occasion pour nous entretenir de ses héroïques travaux d’histoire et du courant d’ « idées audacieuses » qu’il eut la gloire de déterminer en collaboration avec son sublime frère. Car il ne se lasse pas d’en jouer sur sa guitare, de ce frère de désolation dont il nous raconte lui-même qu’il épia l’agonie, un carnet de notes à la main, comme il a ponctué, jour par jour, les hoquets