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Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/203

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LE LÉPREUX

I

On ne lui a pas attaché de grelots ni de cliquette, à celui-là, pour avertir les passants.

— Qu’il s’en aille pourrir le monde, s’il veut, ce puant, ce pustuleux, ce croûte-levé, cette ordure d’individu rebelle aux désinfectants ! Notre bercail n’est pas une maladrerie. Nous sommes des immaculés, nous autres, des lactescents, des nitides, et nous savons, au moins, nous barricader contre les typhus et les syphilis de la poésie !

Et les bons catholiques ferment leur porte avec fracas, après avoir jeté dans la rue le plus grand poète qui leur ait apporté son cœur depuis cinq ou six cents ans.

Le volume de vers intitulé Sagesse a été publié, en 1881, par la « Société générale de Librairie catholique », aux frais de l’auteur, je me plais à le croire. Jamais ce livre ne fut mentionné sur les catalogues de la maison ; jamais aucun bibliographe dévot n’en parla ; jamais le