Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/226

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carnages, dont la ressemblance physique avec ce pousseur de cris est à dérouter la Mort.

Ah ! certes, ils ne manquèrent pas leur coup, les cochons de la prière ! Ils y mirent le temps, je ne dis pas non, mais quel triomphe, à la fin !

Sans doute, Hello outragé, conspué, ridiculisé trente ans, par toute la racaille des chemins de croix, c’était beau ! Mais Hello tué par le chagrin, Hello à six pieds sous terre, Hello ajourné à la Résurrection des morts, c’était bien plus beau !

Cet empêcheur de croupir en rond ayant disparu, on allait pouvoir s’entrelécher et se pourlécher à l’aise, et se bichonner le suçoir, et se caresser la trompe, et se congratuler l’appendice, dans les encoignures champignonneuses des sacristies colonisées par les cancrelats.

On ne prévoyait pas que ses livres, qui n’avaient pu être enterrés avec lui dans la fosse étroite où la vermine des tombeaux ne les eût peut-être pas autant méprisés, allaient lui survivre.

Comment deviner, quand on est la légion des cuistres, que des œuvres non estampillées par l’admiration des ecclésiastiques sonores parviendraient un jour à s’évader du puits de silence où l’hostilité fangeuse des journaux soi-disant chrétiens avait cru les engouffrer ?

Or ce fut précisément ce qui arriva. La haine crapaude fut vaincue. Les livres du malheureux Hello reparurent.