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que vous entendez dans l’air, tous les bruits qui passent sur vous et autour de vous.

M. d’Aurevilly a-t-il fait ses Pâques ? Rappelez-moi à son souvenir. Je pense à A. M. Ayez avec elle tous les genres de prudence et, quoi qu’elle dise de bon ou de mauvais, écrivez-moi. Je voudrais avoir les pages que vous écrivez ou que vous pensez à écrire.

Mille et mille amitiés.

Ernest.
Kéroman-Lorient (Morbihan).

Cher ami, votre lettre a fait sur moi une impression profonde. Très-souffrant et très-désolé moi-même, je remettrais ma réponse à plus tard, si je ne pensais que peut-être vous attendez un mot de moi, et que peut-être un silence même court ressemblerait à de la froideur.

Je n’essayerai pas de vous dire l’horreur que me fait notre situation. Cette déception épouvantable échappe à la parole et tout ce qu’on en dirait serait moindre qu’elle.

Mes cris sont morts de leurs excès et me paraîtraient peu de chose maintenant auprès de la situation qu’ils essayeraient d’exprimer.

Je vous écrirai plus longuement. Je ne vous dis aujourd’hui que deux paroles.

Voici la première : Que le désir des grandes choses ne vous fasse pas négliger les petites. Ne méprisez pas vos articles sur moi. Soignez vos affaires. N’interrompez pas votre livre.

Je viens d’écrire à Paul Féval de rappeler vos articles à Palmé. Si vous ne pouvez voir Palmé, soignez et entretenez Paul Féval. Faites les affaires au jour