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principe et l’universalité des choses », de s’aimer soi-même infiniment, de se caresser avec complaisance, de s’asseoir sur ses propres genoux, de se parler avec une extrême bonté, de se prendre par la main pour se reconduire et de « conquérir la vraie gloire avec rien du tout. »

Impossible de nier que ces pratiques ne soient l’estampille incontestable d’un vrai Dieu.

Entreprendre l’explication du MOI de Barrès serait aussi fastidieux que téméraire. On deviendrait inextricable, sur-le-champ, et j’y renonce de toute mon âme — pour quelques instants.

Que les avides s’adressent à l’auteur lui-même qui leur servira pour quelques menus francs, un Examen des trois volumes de sa doctrine. C’est dédié à Paul Bourget qui est bien certainement l’écrivain le plus digne d’un tel hommage.

Ça se détaille ainsi : le culte du Moi ; — la justification du culte du Moi ; — la définition du Moi et des barbares qui sont le non-Moi ; — la nécessité de créer son Moi chaque jour ; — et enfin le devoir de trouver à son Moi une direction en harmonie avec l’univers.

Vous voyez qu’il y a de la place et de confortables divans pour admirer. Et si quelqu’un s’avisait d’une plaisanterie peu respectueuse, il faudrait lui glacer la langue avec ces paroles de Barrès : « Prenez le Moi pour un terrain d’at-