Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/328

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Car enfin, si bêtes que soient les titulaires actuels de l’oraculaire trépied, on est tout de même forcé de la supposer, à un degré quelconque, cette misérable intelligence traînée dans les plus concaves ornières de l’abreuvoir démocratique !

Tous ces journalistes ou romanciers, tous ces gens qui braillent dans les assemblées ou qui font brûler leurs cornes dans les prostibules avachis de Thalie ou de Melpomène pour empuantir la littérature ; tous les squales au dos verdâtre, accompagnateurs acharnés du petit navire comblé de charognes où l’esprit humain sans boussole navigue lamentablement vers les tourbillons ; — toute cette abondante et plantureuse racaille a dû recevoir, dans son avril, je me plais du moins à l’imaginer, quelques prénotions infantiles et rudimentaires.

Un peu de grammaire, sans doute, à l’aurore de leur existence, quelques ablatifs et quelques supins, sans aller, toutefois, jusqu’aux déponents dont l’hermaphrodisme sourcilleux n’est accessible qu’aux phénomènes ; une impondérable raclure d’histoire dans la soixantième resucée d’un amer chiendent de philosophie universitaire ; probablement aussi quelque géographie, pour se garantir des cataractes et des volcans ; quelque gymnastique et surtout l’arcane sacré des tangentes et des divisions.

Plus tard, ils ont exploré la futaille humaine en de vétustes caboulots plus ou moins pomma-