Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/339

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ses plumes et lui bassiner ses précieux yeux et il bâtit sa conférence sur le pilotis de notules ou de citations fournies par ces discernantes intelligences.

Il ne lui reste plus qu’à synthétiser tout cela dans le sens de sa clientèle, et je vous donne ma parole d’honneur que ce n’est pas une besogne à lui débiliter la fressure.

Quelquefois l’ancien pion, bénisseur de charognes, s’élance au secours de la tradition classique menacée. Il devient alors, tout à coup, auguste et prosopopéen.

— Jeune homme, s’écrie-t-il, ne vois-tu pas le ridicule de ton parti pris et le blâme universel dont te flagelle le sens commun ? etc. Moments trop rares qui sont les plus beaux.

Hormis ces élans, rien, non, rien ne peut donner l’idée du gâtisme exaspéré, du sénile effort de gencives de ce pédagogue vénéneux, bavant une heure, sur un livre qu’il n’a pas lu ou s’efforçant de grincer d’une gueule vide contre un artiste dont la hauteur affole son impuissance et lèse la majestueuse imbécillité de son auditoire.

Qui se souvient d’une étonnante brochure devenue très-rare et que l’auteur a dû s’ingénier à faire disparaître ? C’est une espèce de pamphlet hebdomadaire, intitulé le Drapeau tricolore, rédigé par le seul Francisque Sarcey, et publié à