Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/342

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grotesque pyramidal, qu’il est, sans contredit, plus divertissant de contempler.

Celui-là sort des cadres ordinaires de l’humanité pour devenir quelque chose comme une abstraction prototypique, une sorte d’entéléchie de la balourdise et du pédantisme précieux, tout un monde, enfin.

Villiers de l’Isle-Adam nous en a donné la synthèse et le périple dans l’anecdote supposée que voici :

Sarcey donne en Belgique une conférence sur Marivaux. Arrivé à l’endroit quelconque où le marquis baise la main de la marquise, il interrompt sa lecture, légèrement interdit, et s’excuse en ces termes fins : « Je vous demande pardon, mesdames, c’est Marivaux qui parle et non pas moi. Je dois, cependant, vous faire observer que, de son temps, le mot baiser n’avait pas le sens obscène qu’on lui a donné depuis. »

Cette fantaisie de l’auteur des Contes cruels donne Sarcey tout entier, de la base au faîte. Il faudrait vingt volumes pour raconter les cocasseries inconscientes et les ineffables gaffes de ce célèbre pataud, qui paraît être dans l’impossibilité absolue de proférer un seul petit mot sans accumuler cinquante sottises et qui a, sans doute, raison de compter sur l’inexpugnable stupidité de son public dont l’admiration ne défaille pas.

Tout le monde sait qu’il ne fut jamais capable d’écrire un semblant de livre. Il s’est rendu fa-